dimanche 7 octobre 2012

Loving vs Virginia

Nous sommes en juin 58, près de Bowling Green en Virginie. Lui c'est un grand blanc du Sud, elle une noire d'origine Cherokee.


Ils sont mariés depuis 5 semaines. Ils dorment paisiblement chez eux.
Soudain en pleine nuit, le shérif du comté accompagné de chiens fracture la porte et les arrête.
Un blanc et une noire mariés en 1958 en Virginie. C'est interdit – ils avaient convolé dans l’Etat voisin de Washington DC.

Devant la justice de Virginie, le couple Loving, car ils s'appellent Loving, plaide coupable.
Ils sont condamnés à la prison, avec sursis s'ils acceptent de quitter l'Etat.
Une bataille judiciaire commence. Elle s'achèvera 9 ans plus tard, en 1967 devant la Cour suprême des Etats-Unis.
L'arrêt de la Cour suprême porte ce nom : « Loving vs Virginia ». C'est une étape majeure de la lutte contre la ségrégation raciale aux USA. Par cet arrêt, la Cour rend caduques toutes les législations qui interdisent le mariage racial dans le pays.

Cette histoire, qui a fait l'objet d'un film est racontée dans le dernier numéro de la Revue Feuilleton. Il est accompagné de photos qui avaient été publiées dans le magazine Life. Elles montrent très simplement le couple Loving dans l'intimité.
Si Feuilleton ressort cette histoire, c'est notamment parce qu'aux Etats Unis aussi le mariage homo est un sujet de débat et que les partisans du mariage pour tous s'inspirent de la décision concernant le couple de Virginie.

En 2007, pour les 40 ans de l'arrêt de la cour Suprême, Milred Loving, la femme, avait déclaré ceci : "Je crois que tous les Américains, quels que soient leur race et leur orientation sexuelle doivent avoir le même droit au mariage".
Chacun jugera le parallèle. Demeurent cette histoire, les photos et cet arrêt de la cour suprême au nom tellement symbolique : « Loving vs Virginia ».

Dans la série, « ouvrez les fenêtres », on lira dans Le Monde, la lettre africaine de Jean-Philippe Rémy. C'est intitulé « Prison Break à Kinshasa ». Comment un condamné à mort s'est échappé de la prison de Makala. Il est parti, déguisé en femme, maquillé, pour ne pas être reconnu par les gardiens. Encore en prison, il avait déjà réussi à singulièrement écarter les barreaux. Il a filmé les conditions de détention épouvantables. Il a conçu un enfant en cellule, correspondait sur Facebook, se tenait au courant des résultats de la coupe du monde de foot en Afrique du Sud en 2010.

Cette histoire est éminemment politique. Je vous laisse découvrir pourquoi dans Le Monde. Condamné dans un procès collectif et expéditif, cet ancien responsable du renseignement sous la présidence du père Kabila a fait passer des textes pendant sa détention. Textes qui sont joués aujourd'hui sur les scènes internationales. Depuis la prison de Makala, il imaginait, entre autres, l'Afrique en liesse dans les stades de foot sud-africain.

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