Mais quel est le rapport entre ces deux définitions ? Du latin nous vient "volare" (voler dans l'air) mais aussi "vola" (prendre dans la paume de la main).
Le mal qui afflige voler est celui de la confusion des vocables et de l'homonymie malencontreuse. Ce mot, au sens de dérober furtivement, est récent dans la langue ; je n'en connais d'exemple que de la fin du seizième siècle.
Auparavant, on disait embler, issu du latin involare, qui a le même sens. Par malheur, voler, l'intrus, a chassé complètement l'ancien maître de la maison. Embler, qui a été en usage durant le seizième siècle et dont Saint-Simon (il est vrai qu'il ne craint pas les archaïsmes) se sert encore, a aujourd'hui tout à fait disparu de l'usage.
Ce qui a fait la fortune de voler, c'est son identité avec un mot très courant, voler, se soutenir par des ailes. Une fois que, grâce à quelque connexion assez saugrenue, l'usage eut rattaché l'action du faucon dressé qui vole (c'est le mot technique) une perdrix et l'action du coquin qui s'empare de ce qui ne lui appartient pas, voler, c'est-à-dire dérober, étant protégé par voler, c'est-à-dire se mouvoir en l'air, n'eut plus aucun effort à faire pour occuper le terrain d'embler.
Mais admirez la sottise de l'usage, qui délaisse un terme excellent pour confondre le plus maladroitement ce qui était le plus justement distinct.
Voler avec son sens nouveau est un gros péché contre la clarté et l'élégance. C'est le seizième siècle qui est coupable de ce fâcheux néologisme.
http://www.lexilogos.com/document/littre_3.htm
Etymologie : Mot récent pour lequel on disait embler, rober, larroner, et qui ne s'est introduit que vers la fin du XVIe siècle.
D'après Diez, c'est une abréviation du lat. involare, voler, dérober, que les étymologistes latins, à tort ou à droit, expliquent, non, comme il dit, par volatu rapere, mais par vola, la paume de la main : mettre dans la paume de la main.
Mais comment se fait-il que involare, qui a donné embler, ait donné aussi voler par aphérèse ; et surtout comment se fait-il que ce mot ne se trouve pas dans les anciens textes, quand ce n'est guère que dans l'antiquité que l'aphérèse a pu se faire ?
Il n'y a pas lieu de sortir de la forme du mot : voler, au sens de dérober, est simplement une dérivation figurée de voler, chasser à l'oiseau ; on le dit à l'actif : voler une perdrix.
http://www.dico-definitions.com/dictionnaire/definition/30621/Voler.php
Dans le Wiktionnaire:
http://fr.wiktionary.org/wiki/vol
vol /vɔl/ masculin - Nom commun
1) Mouvement des oiseaux et de divers animaux, qui se soutiennent et avancent dans l’air au moyen de leurs ailes.
- Plus tard, par une méthode déjà plus délicate, j’inscrivais les phases d’élévation et d’abaissement des ailes d’un oiseau qui vole, la trajectoire décrite dans l’espace par la pointe de l’aile, les changements du plan alaire, les oscillations du corps dans leurs rapports avec les mouvements du vol. — (Étienne-Jules Marey, Le Fusil photographique, dans La Nature - Revue des sciences, page 326, 1882)
- Ces champs ne sont-ils pas à moi, et ces bois chanteurs, et ce ciel que raye continuellement le vol fantaisiste des martinets ? — (Octave Mirbeau, Ma chaumière, dans Lettres de ma chaumière, 1885)
- […]; et l’on voyait déjà quelques embarcations filer doucement sur l’eau que battaient les grands avirons, pareils à des vols de goélands lents et bas. — (Octave Mirbeau, Les eaux muettes )
2) (Par analogie) Mouvement des appareils plus lourds que l’air qui s’élèvent et à se meuvent dans l’air.
Un homme aurait résisté dès le mois d'août dernier aux épreuves physiques de vol spatial, y compris l’impondérabilité, les accélérations et les décélérations de la mise à feu des divers étages de la fusée […]. — (Louis Guilbert, Le Vocabulaire de l'astronautique, page 71, 1967)
3) (Par extension) Déplacement, transport de ceux qui montent dans ces appareils.
4) (Par extension) Étendue, longueur, durée, de ce déplacement en une fois.
Le vol de la perdrix n’est pas long. — À son premier vol, à son second vol.
5) Quantité d’oiseaux ou d’insectes qui arrivent en même temps en un lieu.
Autour de lui la forêt frouait infiniment, à croire qu’un vol immense de ramiers très bas, occupait tout le ciel. — (Jean Rogissart, Passantes d’octobre, 1958)
Dérivés
- au vol
- de haut vol
- vol de réception
- vol direct
- vol du chapon
- vol parabolique
- vol plané
- vol sans escale
- vol tactique
Expressions
Nom commun 2
Singulier | Pluriel |
---|---|
vol | vols |
/vɔl/ |
vol /vɔl/ masculin
- Action de celui ou de celle qui prend furtivement ou par force le bien d’autrui, pour se l’approprier.
- La loi de Lynch était fréquemment appliquée ; un homme convaincu de meurtre ou de vol pouvait se voir arrêter, juger, et... pendre, en moins d'un quart d'heure, pour peu qu'un comité de vigilance énergique s'emparât de lui. — (Paul de Rousiers, La Vie américaine. Ranches, fermes et usines, 1899, p.224-225)
- D’un coup d’œil scrutateur, le père l’examinait et le gars, craignant d’être fouillé, commençait à n’en pas mener large, une danse soignée ne manquant jamais de punir sans sursis tout vol domestique. — (Louis Pergaud, L’Argument décisif, dans Les Rustiques, nouvelles villageoises, 1921)
- Les corsaires qui commandaient le navires furent donc très satisfaits ; ils le furent peut-être un peu moins... quand ils apprirent que les capitaines qui ne dressaient pas un inventaire fidèle de leurs prises commettaient, eux, un vol irrémissible, s'ils ne restituaient pas aux armateurs tout ce qu'ils détournaient. — (Étienne Dupont, Le vieux Saint-Malo : Les Corsaires chez eux, Édouard Champion, 1929, p.49&50)
- [Il] n'est peut-être pas moins dévoyé que le fils du notaire, à Rouen, qui comparaît devant les Assises pour un vol d'auto, une affaire de carambouillage ou un trafic de stupéfiants. — (Paul Nizan, La Conspiration, 1938, p.77)
- (Par extension) La chose volée.
- Receleur d’un vol.
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