mardi 14 décembre 2010

La fable du fabuliste incertain de Roland Dubillard (épilogue)


(…) Pas n’importe quel bouchon, puisque le cinq avril 1939 à 17h30, c’est ce bouchon là que j’avais dans la main gauche. Il faisait un soleil adorable, et mon bouchon prenait dans la lumière déjà crépusculaire une couleur tendre, bois de rose. Ma main gauche aussi est en bois de rose. Et quoi qu’il m’arrive, jusqu’à l’heure de ma mort, je crois que je me souviendrai de cet instant qui, avec un bouchon de rien du tout, terminait la plus belle fable de ma vie. Je suis triste de l’avoir si mal racontée. C’était la fable du bouchon et du fabuliste.
(FIN)

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